C’est en covoiturant ce lundi avec Anna que nous avons renoué avec la micro aventure automobile. Nulle pérégrination n’est aussi intense et riche en devantures et commerces du cru qu’en prenant la départementale. De Lyon à Chambéry sans péages, c’est toute une aventure. 2h32 au lieu des 1h07 autostradales, mais le temps n’y a pas la même saveur. Exit les aires d’autoroutes, nous voici ici dans les villages du nord Isère en IEU où de vrais gens vivent, et notre trajet de ce jour est au beau milieu de leur lieu d’habitation. On aura le temps d’examiner la facture de ce bâtiment, de s’extasier devant la limpidité du Gland, cette rivière qui coule entre la cascade de Glandieu et Prémeyzel. Cinq minutes passent et l’on pourra enjamber son grand frère le Rhône à Brens et pour accéder aux très belles gorges de la balme. Au vue de ces vignes en fond de vallon, parler de ce cépage de Jongieux-Marestel ou de Crépy, qui ne produisent pas les milliers d’hectolitres et n’ont pas la notoriété du Côtes-du-rhône, mais qui en ces temps hivernaux se marieront à merveille avec la raclette.

On y redécouvrira le Bugey oublié, admirera le village médiéval de Crémieu en passant directement devant le rempart et pas à 5 bornes de Pérouges comme sur l’autoroute reliant Lyon à Genève.
Cela fait plusieurs années que j’ai développé cet affect à sortir des grands axes, monotones et pécuniaires, sans âmes et aseptisés. On y consommera moins d’essence, plus de spécialités et on aura la chance d’aller directement se fournir chez le producteur de chèvre à Riez sur le plateau (un de mes endroits préférés) alors qu’à Bollène sur l’A7, on aurait pas trouvé mieux que ce sandwich triangle au thon Sodebo 170 grammes et sa formule gourmande, Coca-Cola inclus à 8€20. Nous remercions donc Anna, notre covoitureuse du jour dans son early vingtaine qui connait le gout du temps pour nous avoir rabiboché avec la route, les p’tites routes comme on aime à les appeler quand on veut éviter la maréchaussée des grands axes. Vous le devinerez donc, considérer l’option routes départementales, c’est s’ouvrir à la microaventure remplie de vie, de vues, d’histoires et de bâtisses pittoresques . Bises goudronnées.
PS : Après vérification, Damien Saez n’est pas né à Belley, mais à Saint-Jean-de Maurienne, 2eme ville du classement des villes préférées pour une dépression en Rhône-Alpes.